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 Dossier : les nanoparticules, késako ?

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Fannie

Fannie


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MessageSujet: Dossier : les nanoparticules, késako ?   Dossier : les nanoparticules, késako ? Icon_minitimeLun 8 Mar - 20:58

Les nanoparticules sont partout. Dans nos cosmétiques, nos vêtements, nos aliments, nos voitures et nos ordinateurs... et cela sans aucun étude de toxicité préalable à leur mise sur le marché. Les industriels y investissent des milliards de dollars, les scientifiques se prennent à rêver de transhumanité et de biologie synthétique et les initiés paniquent ca le flou est entretenu autour de leur impact sanitaire et environnemental.

Elles sont entrées sans faire de bruit dans notre quotidien. Les industriels les utilisent pour améliorer la tenue d'un rouge à lèvres, intensifier l'arôme d'un parfum. Les intègrent dans les plats cuisinés pour modifier la consistance d'une sauce, réduire l'apport en graisses, ajouter des vitamines, rendre le produit moins périssable... Ils en incorporent dans les emballages pour faire durer le produit plus longtemps (aux premiers signes de moisissure, l'emballage diffuse des conservateurs supplémentaires). Ils les utilisent pour booster les performances des lecteurs DVD, des pneus et des carrosseries des voitures, des raquettes de tennis, des aspiateurs, des machines à laver... Ils les glissent dans nos cosmétiques pour augmenter leur efficacité. Les mélangent aux fibres textiles de synthèse pour leur conférer des vertus antisalissures et antimicrobiennes, les exploitent comme vecteurs pour transporter les principes actifs des médicaments vers les cellules cibles... Le tout dans la plus grande opacité. A l'heure où nous exigeons plus de traçabilité, les nanos avancent masqués !


Manipulations aux frontières de l'infiniement petit

Nanofibres, nanotubes, nanobâtonnets, nanocages, nanofilaments... les nanotechnologies sont partout : dans les voitures, les textiles, l'électronique, les cosmétiques, les aliments... Et la nanodimension qui permet de réagencer la matière tel un jeu de Lego, apparait comme un prodigieux moyen de fabriquer des matériaux actifs, des prothèses vivantes, des usines liliputiennes. Dans ce nanomonde, les investissements croissent de manière exponentielle et leur marché pourrait atteindre 2 000 milliards de dollars en 2015. Et pour cause : les nanoparticules de carbone, de silicium, d'or, d'aluminium, de cadmium, de sélénium ou de titane présentent des caractéristiques physico-chimiques que l'on n'observe pas pour des particules plus grosses. Les industriels y voient la solution à tous leurs problèmes, aussi bien en termes d'énergie, de communication, que de santé...

Certains scientifiques se prennent à rêver de biologie synthétique, de transhumanité... Mais, dans leur grande majorité, ils sont circonspect. Leur enthousiasme est teinté d'angoisse. Pour eux, << les nanosciences ouvrent grand la porte à l'inconnu, à l'imprévisible >>.

C'est la Terra incognita. Echaudés par la découverte bien trop tardive de la toxicité de l'amiante et encouragés par la multiplication de rapports d'experts et d'articles scientifiques pointant les dangers, pour la santé et l'environnement, de la fabrication et de l'utilisation d'objets de taille nanométrique, beaucoup d'entre eux commencent à dire tout haut ce qu'ils pensent tout bas. N'en ira-t-il pas des nanos comme des OGM ? Et si des nanoparticules se répandaient dans l'environnement, ne prépara-t-on pas de nouvelles catastrophes sanitaires ?


Ne respirez plus !

Le danger potentiel des nanomatériaux vient du fait que les nanoparticules ont des dimensions encore inférieures à celles des particules atmosphériques ultrafines émises par les automobiles, le chauffage, les activités industrielles lors de la combustion des énergies fossiles. Or ces particules fines provoquent des pathologies respiratoires et cardiovasculaires et qu'elles sont responsables du décès de plusieurs dizaines de milliers de personnes tous les ans dans le monde. Par ailleurs, les effets des nanotubes de carbone sur la santé ont été comparés à l'amiante, cause avérée de plusieurs dizaines de milliers de cancers de la plèvre dans le monde. Seul problème : l'évaluation de l'exposition respiratoire aux particules atmosphériques environnementales est réalisée en mesurant la masse des particules par volume d'air, tous types de particules confondus. Or cette méthode n'est absoluement pas adaptée aux nanoparticules. Car même lorsque leur masse dans l'atmosphère est inférieure aux limites réglementaires d'exposition aux particules ultrafines, la quantité de nanoparticules et leur surface spécifique est très supérieure à celles de microparticules pour une masse identique.

Mais comment ces particules infiniment petites se faufilent-elles dans notre organisme ? Il est désormais prouvé que la première porte d'accès est l'appareil respiratoire. Les nanoparticules inhalées se déposent sur les fosses nasales, les bronches et les alvéoles pulmonaires.

Par chance, les cellules ciliées du nez, de la trachée et des bronches sont recouvertes d'un mucus qui piège les particules qui sont ensuite propulsées vers le phazynx, puis avalées et éliminées par voie digestive. L'élimination se fait en quelques heures. Mais c'est dans le poumon que les nanoparticules vont pouvoir prendre leurs aises. Plus leur taille diminue, plus elles sont nombreuses. Certes les macrophages vont se charger de les éliminer. Mais le processus peut durer plusieurs mois.

Pendant tout ce temps, elles ont tout loisir d'envahir l'organisme. Après avoir traversé la paroi épithéliale des alvéoles et celles des vaisseaux sanguins vers le sang, elles gagnent le foie, le coeur et les reins et s'y accumulent. Il semblerait que les nanoparticules arrivées par le poumon ne franchissent pas la barrière hematoencéphalique vers le cerveau, ni la barrière placentaire, surface d'échange entre la mère et le foetus. Mais elles peuvent atteindre le cerveau par le système oflactif.


Elles auront notre peau

Deuxieme voix d'accès : la peau. Et ce sont nos produits cosmétiques, notamment les crèmes solaires aux nanoparticules de dioxyde de titane et d'oxyde de zinc qui leur servent de transporteurs et les aident à traverser la barrière cutanée. Jusqu'ici, les industriels de la cosmétique utilisaient des microparticules de poudre de dioxyde de titane (mille fois plus grosses que les nanoparticules) pour réfléchir les UV dans les écrans solaires. Mais ces particules de l'ordre du millième du millimètre laissent des traces blanches peu esthétiques sur la peau car elles réfléchissent la lumière visible. Les industriels ont trouvé la parade. En réduisant la taille des particules de dioxyde de titane ou de zinc à 30 ou 50 nanometres, on supprime le phénomène de réflexion de la lumière visible tout en conservant celui de la lumière UV. Les crèmes solaires aux nanoparticules sont nées. Elles ne laissent plus de traces blanches sur le visage mais elles nous plombent la santé.


Nanofood : on en mangerait !

Les nanoparticules peuvent enfin pénétrer dans l'organisme et traverser la barrière intestinale via les aliments qui en contiennent. Unilever, Heinz, Nestlé, Danone ont tous massivement investi dans la recherche pour nous concocter de la nanofood. Plus de 300 nanoaliments ont été répertoriés et constituent déjà un marché de 20 milliards de dollars dans le monde, les Etat-Unis ayant le leadership, suivis par le Japon et la Chine. Les nanotechnologies permettent de rendre les produits plus onctueux, plus homogènes, de réhausser ou de programmer leur goût et leur couleur, d'augmenter leurs effets énergisants. Chez Unilever, les nanoparticules d'oxyde de silice (E551) améliorent les émulsions. Elles sont ajoutées dans le sel, les soupes, les laits, le chocolat, les crèmes en poudre, les burgers, mais aussi dans les dentifrices qu'elles rendent plus épais et plus abrasif. Le dioxyde de titane sous forme nano est utilisé comme agent blanchissant pour le glaçage, mais aussi pour l'enrobage des bonbons afin d'empecher l'oxygène et l'humidité d'altérer le produit et accroître ainsi sa durée de conservation... Rien ne semble arrêter les industriels de l'agroalimentaire qui vont jusqu'à cacher des goûts indésirables en distillant des nanoparfums.


Des usines à radicaux libres

Mais que deviennent donc les nanoparticules une fois qu'elles se sont accumulées dans un organe ? Des recherches effectuées sur des souris ont mis en évidence que les radicaux libres qu'elles produisent en masse déclenchent une réponse inflammatoire de défense qui peut, si elle n'est pas contrôlée, entraîner diverses pathologies : bronchite chronique, fibrose pulmonaire, cancer du poumon, trouble cardiovasculaire et maladies neurodégénératives.

Les nanotubes, dont la forme est proche de celle des fibres d'amiante, provoqueraient même des cancers de la plèvre. Des études récentes "in vitro" (sur cultures cellulaires) ont également montré de façon formelle que certains nanotubes sont délétères pour l'ADN. Leur nocivité sur cette molécule qui assure la transmission du patrimoine génétique dépend à la fois de leur type et de leur taille, mais aussi de l'intensité de l'exposition et de sa durée.


Tout petits et si puissants !

Tout aussi préoccupant, le volet environnemental. Aujourd'hui, une majorité de recherches montrent que les nanoparticules ont des effets cytotoxiques sur les organismes vivants. "On ne sait aujourd'hui pratiquement rien sur la biodégradabilité de ces substances ni sur les risques de contamination, de bioaccumulation et de transfert dans les écosystèmes et les chaînes alimentaires", met en garde Paul Lannoye, docteur en Sciences et administrateur du Groupe de réflexion et d'action pour une politique écologique.

Dans les nanotechnologies, plus que la nature chimique du marériau, c'est l'organisation spatiale des atomes qui est déterminante. Et c'est ce qui les rend exceptionnellement réactives. La forme même des nanoproduits peut être à l'origine d'effets toxiques. Il faut bien comprendre aussi que c'est la très petite taille des nanoparticules qui les rend extrêmement réactives chimiquement et donc potentiellement dangereuses. Et plus elles sont petites, plus leur surface spécifique (le rapport de la surface sur la masse) est grande, plus elles sont solubles dans l'eau, et plus leur capacité à réagir avec des molécules de l'environnement est importante.

Plus inquiétant : plus leur taille diminue et plus leurs capacités à synthétiser des radicaux libres, espèces chimiques qui provoquent un stress oxydactif et endommagent les membranes cellulaires et les chromosomes, augmentent.

Ainsi, les fullerènes C60, des nanosphères composées de 60 atomes de carbone, libèrent une quantité importante de radicaux libres lorsqu'ils sont en suspension dans l'eau. Quant aux nanotubes de carbone, matériaux formés par l'enroulement de feuillets de graphite, ils bloqueraient l'activité respiratoire et la digestion de certains amphibiens.

Les recherches ont aussi montré que certaines nanoparticules solubles libèrent des ions argent qui interagissent avec les atomes de souffre dans les protéines des membranes cellulaires et avec les atomes de phosphore de l'ADN. Ces effets toxiques ont été observés quand les nanoparticules ne sont pas dissoutes. Ainsi, en dessous de 15 nanometres, le dioxyde de titane se trouve sous sa forme anatase, plus toxique pour l'ADN que le rutile, une forme du dioxyde de titane associée à des particules de tailles supérieures.


Mais que font les organismes de surveillance ?

Pour le moment, le Comité scientifique des risques sanitaires émergent et nouveaux, le SCENHIR, et l'OCDE se contentent d'analyser les résultats obtenus ces dix dernières années par les scientifiques. Ils n'ont toujours pas donné leurs conclusions. Quant au règlement européen REACH sur l'enregistrement, l'évaluation et l'autorisation des substances chimiques qui oblige les fabriquants à évaluer la toxicité de leurs produits dès que leur quantité dépasse une tonne par an, et à enregistrer un dossier de sécurité chimique à partir de 10 tonnes, il n'est clairement pas adapté aux nanomatériaux, fabriqués souvent en petites quantités.
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